UNE CONCERTATION CONTRUCTIVE DES « PROS » S’IMPOSE D’URGENCE

Le 19 juillet dernier, une cinquantaine de conducteurs de taxi parisiens, membres du Collectif des Taxis Parisiens (CTP) protestaient contre un arrêté préfectoral entré en vigueur le 19 juillet qui limite le nombre de leurs courses à 2 par jour sur la plate-forme aéroportuaire. Ces derniers ont bloqué la base arrière de Roissy provoquant l’arrivée de forces de l’ordre venant pour dégager les véhicules qui en barraient les accès. Située près du terminal 3 de Roissy-Charles-de-Gaulle, cette zone est dédiée aux conducteurs de taxi qui doivent y stationner avant d’être répartis vers les terminaux en fonction des arrivées des vols.

 
Sur quelques véhicules, des banderoles étaient déployées et des affichettes collées sur les vitres portaient les mentions "Non aux deux passages par jour"… "Non aux clandestins, motos et autres". "Effectuer seulement 2 courses par jour, cela représente un manque à gagner pour de nombreux chauffeurs. Nous acceptons la concurrence mais ce que nous n’acceptons pas, c’est qu’elle soit déloyale. Nous sommes sur-contrôlés par les forces de police ! Nous ne comprenons pas pourquoi on ne fait rien contre les shuttles et les moto-taxis qui racolent aux abords des terminaux" affirmait un responsable du collectif. 

À Roissy, le racolage est interdit aux abords des terminaux. Les taxis et autres modes de transport doivent au préalable avoir reçu une réservation d’un client pour se rendre vers les terminaux. 

Vers 8h15, les accès de la base arrière ont été dégagés et les conducteurs de taxi, non- grévistes ont pu reprendre leur travail. Le samedi, le préfet de Roissy, Patrick Espagnol, expliquait avoir mis en œuvre cet arrêté afin de fluidifier le trafic des taxis à Roissy. Un arrêté qui s’inscrit, selon lui, dans la lignée d’un protocole signé en 2008 par l’Etat et des organisations professionnelles de taxis. 

Selon l’ADP, gestionnaire de Roissy-CDG, la capacité d’accueil des taxis passera de 600 à 1.000 places grâce à ce futur équipement. Il doit permettre de rassembler les chauffeurs de taxi de l’aéroport en un seul et même lieu et de supprimer ainsi le parc de stationnement de taxis situé entre les terminaux 2E et 2F. 

À l’heure actuelle, les chauffeurs de taxi doivent au préalable stationner dans une base arrière, située près du terminal 3 avant d’être réorientés vers les terminaux en fonction des arrivées des vols. 

À Trafic Taxi Mag, nous avons souvent alerté la profession en ce qui concerne les shuttles, les clandestins, les vélib’ et à venir les autolib’. À mon avis, la concurrence la plus virulente viendra surtout de Veolia Transport, qui, depuis un bon moment déjà « zieute » sur le monde du taxi. Ne perdez pas de vue que cette entreprise « touche à tout » fait partie des sociétés qui postulent pour l’exploitation d’autolib’ et qu’elle a de très gros moyens. 

Ce ne sont pas des mobilisations sporadiques et isolées qui pourront défendre efficacement votre profession. Il est impératif que vos syndicats, associations, coopératives, etc., élaborent - avec des chefs intègres – une coalition crédible et représentative –toutes tendances confondues- afin de pouvoir combattre toutes les contraintes et les entraves qui petit à petit grignotent un peu plus sur un métier d’hommes et de femmes « libres »… de moins en moins ! 

Ça y est, j’ai encore dérapé… Tout ça pour vous dire que « chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut ». Moi, si j’étais taxi, je crois que je ferais la nuit. En journée, je pense sincèrement que je préférerais faire des courses dans Paris plutôt que de poireauter des heures sur un tarmac trop venté, trop froid, trop chaud, trop triste… La « LIBERTÉ » c’est faire ce que l’on veut ! Pour conclure : mobilisez-vous, soyez solidaires et restez très vigilants ! 

Christian Thomas