SANS LUI, CA N’EXISTERAIT PAS SANS VOUS CA N’EXISTERAIT PLUS.
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En octobre 1985, Coluche eut l’idée de lancer un appel à toutes les bonnes volontés pour distribuer des repas aux plus démunis. Les Restos du Cœur étaient nés. Sans cet artiste, et sa persévérance qui l’a amené à plaider cette cause devant le Parlement Européen, les Restos n’existeraient pas. Depuis, des dizaines de milliers de bénévoles participent chaque année à ce grand élan de générosité qui a permis en 2006/2007 de servir plus de 81 millions de repas, de venir en aide à 23 300 bébés et de faire travailler 1200 personnes dans 175 ateliers et jardins d’insertion. Aujourd’hui, Coluche n’est plus là mais l’idée de lutter contre l’exclusion en donnant nourriture, chaleur et réconfort est plus que jamais d’actualité. Il est de notre responsabilité de la faire vivre |
Envoyez vos dons aux Restaurants du Coeur , 75515 Paris Cedx 15 ou |
Comique, acteur, animateur, agitateur social, fondateur d’une association humanitaire, Coluche laisse un vide immense. Un personnage hors normes, fascinant de complexité, doté d’un sens inné de la provocation. Le génie de Coluche consistait à incarner parfaitement les contradictions et les malaises de la société, il se moquait de tout, mais faisait preuve de beaucoup de générosité et d’une grande tendresse. |
A mon usine, j’arrive le matin : "Camarades, nous étudierons aujourd’hui la contestation syndicale face au grand capital ! Camarades, la contestation syndicale est née du capital, elle est engendrée par le capital. Le capital est donc plus important que la contestation car la contestation… ne vit pas de ce qu’elle conteste ! Alors que le capital vit de sa contestation !" Je vais vous rassurer tout de suite : les autres ne comprennent pas non plus ! Mais au moins, ça fait plaisir aux mecs de savoir qu’ils sont compris par des mecs qui comprennent des trucs qu’on comprend pas. Parce qu’on est pas cons, au syndicat. On fait croire qu’on comprend, hein ! On est pas con ! ». Et puis moi, j’ai repéré un truc : le ton compte beaucoup, les gestes aussi ! Là, je vais vous faire un exemple : Camarade balayeur, grâce au syndicat et par le truchement du dialogue, tu seras l’égal du patron ! Dans le dialogue, hein ! Parce que dans le détail, tu sera payé moins et puis c’est toi qui continueras à balayer la cour ! Ah bon ! J’perds pas mon boulot ? Non, non. Oh ben, ça va alors ! Alors, moi, comme je suis délégué, je suis très bien reçu. Je suis reçu par le patron… à la campagne : "Entrez, mon ami ! Asseyez vous, c’est du cuir ! Touchez à mon chien, vous connaissez ma femme ?" Bon. Ou le contraire. Ça dépend de la taille du chien ! Bon. Alors ? Vous fumez le cigare ? ‘Non, mais je tousse ! On était en train de parler à bâtons rompus… quand il m’a demandé "quand c’est qu’on arrête la grève ? ». Alors moi je lui ai répondu : "Ben… C’est quand vous voulez, c’est vous l’patron ! Ça dépend du stock !" Parce que moi, j’suis dans une usine où c’est que la grève dépend directement du stock ! Je vais vous expliquer… Y a des usines comme ça, que la grève dépend du stock. Par exemple vous avez Lip… Vlan ! Boussac… Vlan ! Manufrance ! Ne m’appelez plus Manufrance ! La France elle m’a laissé tombé ! Vous prenez des usines, comme Longwy, dans l’Est… C’est des usines qui fabriquent des pièces de fonte qui vont sur des machines à vapeur qu’on a donné aux Indes. Alors c’est dur d’en vendre, hein ! Parce que, c’est des usines qui appartenaient à l’état, ça, avant ! En moitié, vous savez ? Ils avaient pris des parts, comme ils disent. Pour renflouer, c’était déjà trop tard ! Puis alors, comme les gens du gouvernement ils sont pas là pour rester, parce qu’après ils se |
barrent, alors ils prennent un peu de… et puis il se cassent !Alors, les mecs, ils se retrouvent avec leurs usines. Parce que le maire de Saint Etienne, c’est un maire communiste. Il savait pas pourquoi il avait été élu aussi facilement ! Il vient de comprendre. Il a fait : "Bon sang ! Mais c’est bien sûr !" Alors, parce que la société, c’est une chaîne… Salut les maillons ! Vous avez l’état, le patron, le syndicat, l’ouvrier, la police… Quand on a trop de gens qui gueulent dans la rue pour avoir du boulot, on leur envoie les flics pour leur casser la gueule. Ben, c’est un truc nouveau, ça vient de sortir. C’est que quand on a des mecs qui gueulent pour avoir du boulot, on leur casse la gueule "On veut du boulot ! "…Salauds !" Vlan ! Hé, ça fait toujours du boulot pour les flics alors là, si vous voulez ! Quand y a trop de mecs dans la rue, l’état dit aux patrons : "Engagez-moi donc des chômeurs qui font désordre. Bon… ça fait désordre, ça va crier avec de la pancarte. Tout ça pue ! Bon. Alors l’autre, il engage les chômeurs. Et puis alors, c’est là que le stock il intervient, parce que du coup, il fabrique encore plus qu’il ne vend ! Donc, le stock se remplit et quand le stock est plein, le patron, il peut plus bosser ! Il se retourne vers son partenaire social, qu’est le syndicat et lui dit : "Mon pauv’gars, on va débaucher une certaine catégorie de personnel !" Le syndicat appelle à la grève : "A LA GRÈVE !" Prenez des notes, hein ! parce que je vais pas répéter, hein ! Les ouvriers : Qu’est-ce qu’y a ? C’est la grève ! Ben, y viennent d’embaucher ! Ben, y débauchent ! Ah bon, ! Salauds ! Le patron, rengagez nos camarades ! Aie ! Euh…(Pan sur la tête). Aie ! Salut Roger ! T’es dans la police maintenant! Aie ! Pardon , s’il vous plait, m’sieu l’agent… Aie ! La République ? C’est par là ! (Vlan ! ) Bon. Alors la grève dure des fois trois semaines, des fois même trois semaines, voire même… Pendant les trois semaines, qu’est-ce qu’il fait le patron ? Il vend ce qu’il a dans son stock ! Il a pas besoin des ouvriers qui fabriquent, pour vendre. Alors, au bout de trois semaines, il a tout vendu. Il dit : "Voilà les mecs vous avez gagné. Je rengage tout le monde ! " Et les mecs retournent bosser : "On a gagné ! On a gagné ! On a… à part les trois semaines qu’on a dans le… ! |